Dossiers

L’action des Sentiers Langeaisiens pour la sauvegarde des chemins ruraux de Langeais et ses environs.

Exercice pratique

Chemin privé ou chemin rural ?

Le chemin photographié est un chemin rural, mais ici tout est jeu de mots et question d’angle de vue… Si effectivement le panneau est bien fixé sur un arbre se trouvant dans un terrain privé, le randonneur non averti est en droit de se demander s’il en est de même pour le chemin… Une ambiguïté que certains semblent cultiver.

Création de l’association

En février 1996, se tient une réunion à l’initiative de la municipalité (représentée par M. Lantiat, conseiller municipal de Langeais) , concernant la sauvegarde des chemins communaux.

Une ébauche de programme d’actions est élaborée avec les participants.

Aucune suite n’étant donnée à cette première réunion, un groupe de personnes décide alors de créer une association loi 1901 pour poursuivre le travail. L’assemblée générale constitutive a lieu le 28 février 1997. L’association est dénommée « Les Sentiers Langeaisiens ».

Les statuts des Sentiers Langeaisiens

Les statuts de l’association sont consultables : pour tous ceux qui souhaitent rejoindre les Sentiers Langeaisiens et les autres… Ils ont été déposés en février 1997 et n’ont pas fait l’objet de modifications par la suite.

Les 3 boucles

Dès 1997, l’association propose à la municipalité de mettre en place 3 boucles au départ de Langeais (en plus des rares sentiers balisés déjà existant). En octobre de cette même année, le Conseil Municipal décide de retenir le principe des trois boucles proposées. Cette date sera le début d’un très long travail d’avancées… et reculs des différentes municipalités qui vont se succéder.

La boucle « la Loire« 

L’objectif de cette boucle était de suivre au plus près la Loire vers l’aval, en pouvant observer ses paysages, sa faune et sa flore, puis de revenir sur Langeais par le coteau. Deux obstacles majeurs se présentent : nécessité de construire une passerelle enjambant l’exutoire de la Roumer (après la station d’épuration), nombreuses parcelles privées en bord de Loire (pas de chemin communal entre la Loire et la voie ferrée). De plus, la traversée de la nationale 152 au niveau de Planchoury posant de réels problèmes de sécurité, il a été décidé de prolonger cette boule jusqu’au niveau de l’auberge de la Bonde (pour un retour par Saint-Michel sur Loire).

Cette boucle n’a toujours pas vu le jour, les obstacles rencontrés pour la partie en bord de Loire étant toujours présents.

La boucle « la forêt »

La commune de Langeais est principalement occupée par un massif forestier. Cette boucle permet de profiter de ces espaces relativement sauvages, fréquentés par les chevreuils et sangliers.

La disparition de certains chemins communaux et l’appropriation de certains tronçons par des propriétaires riverains ont considérablement ralenti la mise en oeuvre de cette boucle.

C’est la création d’un réseau maillé de sentiers de randonnée sur le territoire de la Communauté de communes qui va lui permettre enfin de voir le jour en 2013.

La boucle « le plateau »

L’idée était de partir le plus au Nord possible et de revenir en utilisant les sentiers balisés existants. Les problèmes juridiques rencontrés ont duré une dizaine d’années, et cette boucle a pu voir le jour en 2006, sans balisage.

Elle sera intégrée dans le réseau de sentiers balisées de la communauté de communes en 2013.

La 4ème boucle :  » La Rouchouze « 

Eloigné du bourg de Langeais, le hameau de la Rouchouze et ses environs présentent un grand intérêt pour la pratique de la randonnée et la découverte du patrimoine local. Le CR 95 qui traverse la vallée des Cimetières et longe d’anciennes carrières a été récupéré par la commune au terme de longues procédures judiciaires. Il permet de découvrir les nombreuses traces liées aux anciennes activités de La Rouchouze (briqueteries, séchoirs, carrières…).

Cette boucle a été ajoutée au projet des 3 boucles initiales dans les années 2000. Elle est maintenant balisée.

L’autoroute A85

L’autoroute qui traverse le massif forestier au nord de Langeais coupe une dizaine de chemins communaux. Les sociétés d’autoroute n’étant tenues de rétablir que les sentiers de grande randonnée (GR), il a fallu négocier avec Cofiroute pour limiter au maximum l’impact négatif des ces coupures de chemins ruraux.

Notre association a été créée après que les communes de Cinq-Mars la Pile et Saint-Michel aient obtenu le rétablissement de leurs sentiers de randonnée, avec l’aide du Comité de Touraine de Randonnée Pédestre. Malgré plusieurs demandes et des réunions avec des représentants de Cofiroute, nous n’avons pu obtenir aucun rétablissement satisfaisant. L’ancien maire de Langeais (M. Kergoat) avait de plus signé une convention avec Cofiroute gelant la situation.

Heureusement, cette convention était illégale puisqu’après de longues recherches, nous avons découvert qu’elle n’avait pas été votée par le Conseil Municipal de Langeais, et nous avons donc pu obtenir de Cofiroute qu’elle signe une nouvelle convention avec la municipalité de Langeais.

Dans celle-ci, nous avons pu apporter 2 améliorations notables au projet précédent :

1- le déplacement du passage inférieur piétons pour rétablir le CR2, au nord-ouest du château d’eau. Le trajet longeant l’autoroute est ainsi plus court, et les randonneurs n’ont pas à faire le tour du bassin de décantation situé en fond de vallon.

2- un passage est créé par Cofiroute sous le viaduc de la Roumer, passage permettant de rétablir le CR 103. Ce rétablissement n’était pas initialement prévu. Lors de l’élargissement du viaduc de la Roumer en 2019, nous avons rappelé notre demande de conserver un passage sous ce viaduc afin d’assurer la continuité du chemin de randonnée existant.

Les 2 améliorations obtenues par Les Sentiers Langeaisiens

Les résultats obtenus

Municipalité de 1995 à 2001 (maire : M. Kergoat) :

– vote du Conseil en 1997 en faveur des 3 boucles.

– mise en place d’une commission extra-municipale (qui n’a été réunie qu’une fois).

– ouverture des extrémités du CR 20 et CR 24, ainsi que du CR 95.

– procédures judiciaires entre la commune et les propriétaires riverains de ces chemins.

– réalisation d’un état des lieux par la SAFER en 2000 (qui ne sera jamais réellement utilisé).

– signature de dernière minute d’une convention illégale avec Cofiroute entraînant un très mauvais rétablissement de certains chemins communaux.

Municipalité de 2001à 2008 (maires : Mme Bienfait puis M. Motard) :

– vote reprenant les 3 boucles.

– ouverture du chemin de la Doucinière.

– ouverture d’un nouveau chemin en remplacement de l’extrémité sud du CR 20 coupé par l’autoroute.

– négociations avec Cofiroute pour atténuer les effets de la signature de la convention entre M. Kergoat et Cofiroute : obtention d’un passage sous le viaduc de la Roumer, et déplacement du passage souterrain prévu initialement pour le rétablissement du CR 2.

– la Commune récupère le CR 95, accord pour créer une 4ème boucle autour de la Rouchouze.

– propositions de M. Motard concernant le secteur D15/route basse.

– suite au refus de certains conseillers concernant ces propositions, mise en place d’un groupe de travail qui rend ses propositions un an et demi plus tard.

– signature de 3 conventions avec les propriétaires riverains (Beaumontais, La Bezardière, les Grandes Landes).

– vote positif du Conseil sur ces dernières propositions, mais pas de mise en application.

Municipalité à partir de 2008 (maire : M. Roiron)

– quelques chemins sont bornés par un géomètre dans le cadre des dernières propositions.

– mise en place d’un comité consultatif concernant les chemins ruraux.

– désaccords importants entre les associations de randonneurs (Sentiers Langeaisiens et associations équestres) qui met le comité consultatif en sommeil pendant une année.

– reprise du dossier par un autre adjoint et nouvelles négociations avec des propriétaires riverains.

– à l’initiative des Sentiers Langeaisiens, les associations de randonneurs demandent à la mairie d’annuler les conventions signées par la municipalité précédente et de reprendre les négociations sur de nouvelles bases.

– la municipalité découvre que les conventions en question avaient été « retoquées » par la sous-préfecture à la fin du mandat de M. Motard, qui n’en avait apparemment pas informé son successeur.

– de nouvelles réunions ont lieu avec les associations de randonneurs et la municipalité.

– une enquête publique a lieu en juin 2012. De nombreux chemins doivent être aliénés, entre autre une portion des CR63 et CR64.

– les Sentiers Langeaisiens, ainsi que d’autres associations de randonnée, se mobilisent fortement contre l’aliénation prévue de ces 2 chemins. Nous obtenons gain de cause, ces chemins resteront propriété communale. Mieux, ils seront intégrés au PDIPR, ce qui va les rendre inaliénables.

– à l’initiative des Communautés de Communes du Nord-Ouest Tourangeau et du Bourgueillois (devenue TOVAL), un réseau maillé de chemins de randonnée est mis en place sur ces 2 territoires (terminé en juillet 2013).

– la commune des Essards ouvre une enquête publique visant à aliéner un chemin communal à la demande des propriétaires riverains. Ce chemin inscrit au PDIPR étant inaliénable, une alternative (inacceptable) est proposée par les riverains. La forte mobilisation des Sentiers Langeaisiens, avec d’autres associations de randonnée, permet de limiter les dégâts : le chemin sera fermé 8 mardis par an pour cause de chasse au gros gibier.